viernes, 25 de enero de 2013

POESÍA Y CANCIÓN: DE BAUDELAIRE A BREL




[está  justificado el vídeo:  simultaneado con el texto, adquiere la máxima dimensión]



No podía faltar una incursión por la poesía clásica, de bien distinta época y estilo, de la mano de dos grandes como son Baudelaire y Brel,  aportación generosa y  muy acertada de nuestra querida Marta Coloma.





LA CHEVELURE


Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormants dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour ! Nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire
À grands flots le parfum, le son et la couleur ;
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse !
Infinis bercements du loisir embaumé !

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! Toujours ! Ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?


Charles Baudelaire

Traducción:

 La Cabellera

¡Oh, vellón, rizándose hasta la nuca!
¡Oh, bucles, ¡Oh, perfume saturado de indolencia!
¡Éxtasis! ¡Para poblar esta tarde la alcoba oscura
Con los recuerdos adormecidos en esta cabellera
Yo la quiero agitar en el aire como un pañuelo!


¡La lánguida Asia y la ardiente África,
Todo un mundo lejano, ausente, casi difunto,
Vive en tus profundidades, selva aromática!
Así como otros espíritus bogan sobre la música,
El mío, ¡oh, mi amor! flota sobre tu perfume.


Yo acudiré allá donde el árbol y el hombre, llenos de savia,
Desfallecen largamente bajo el ardor de los climas;
Fuertes trenzas, ¡Sed la ola que me arrebata!
Tú contienes, mar de ébano, un deslumbrante sueño
De velas, de remeros, de llamas y de mástiles:


Un puerto ruidoso en el que mi alma puede beber
A raudales el perfume, el sonido y el color;
En el que los navíos, deslizándose en el oro y en la seda,
Abren sus amplios brazos para abarcar la gloria
De un cielo puro en el que palpita el eterno calor.


Sumergiré mi cabeza anhelante de embriaguez,
En este negro océano donde el otro está encerrado;
Y mi espíritu sutil que el rolido acaricia
Sabrá encontrarte ¡oh fecunda pereza!
¡Infinitos arrullos del ocio embalsamado!


Cabellos azules, pabellón de tinieblas tendidas,
Me volvéis el azur del cielo inmenso y redondo;
Sobre los bordes aterciopelados de tus crenchas retorcidas
Me embriago ardientemente con los olores confundidos
Del aceite de coco, del almizcle y la brea.


¡Hace tiempo! ¡Siempre! ¡Mi mano en tus crines pesadas
Sembrará el rubí, la perla y el zafiro,
A fin de que a mi deseo jamás seas sorda!
¿No eres tú el oasis donde sueño, y la calabaza
De la que yo sorbo a largos tragos el vino del recuerdo?



 
NE ME QUITTE PAS Jacques Brel

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.
                                                            
 

 

 




        

Jacques Brel




3 comentarios:

  1. Lo siento pero mi francés del bachillerato está muy oxidado y entiendo muy poquita cosa. Pero la misica si me ha gustado

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  2. Un poquito gabachos os veo desde el sure. os salva, eso sí, que también entre lo gavacho hay bueno y malo, como en botica, y os habéis decidido por lo bueno con lo cual, ni gavacho y flautas, sino universal y punto. Que gusto participar con vosotros. Un abrazo

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  3. Has dado en el clavo Pilar, al menos en el mío
    Baudelaire y Brel son dos imprescindibles. También lo es Bukowski. En fin, que me encantan los poetas malditos.
    Besicos

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